Ceux qui ont vécu aux siècles précédents, au cœur des « cantous » suffisamment grands pour que l’on puisse s’y asseoir sur de petits bancs placés de part et d’autre du foyer, se souviennent d’une vie simple qu’ils savent à leur façon nous raconter.
Voyez par exemple cette paire de chenets fonctionnels et ouvragés. Ils ont été coulés en fonte, dans un moule perdu en argile, au sein d’une fonderie artisanale telle qu’il en existait en Périgord au XVIIIᵉ siècle.
Leurs fûts tronconiques et cannelés reposent sur un piétement en plein cintre, lui même côtelé.
Leur mission : surélever les bûches pour assurer une bonne circulation de l’air et, grâce à leur inclinaison, faire rouler les bûches vers l’arrière lorsqu’elles se fendent au cours de la flambée.
Robustes et ayant en mémoire la chaleur des cantous de nos campagnes où les marmites fumaient, les anciens chenets en fonte façonnés au cœur du Périgord savaient aussi maintenir à feu vif ou à feu doux les volailles dodues, le jeune sanglier ou le cochon de lait, lorsque le temps était venu de festoyer dans les fermes aussi bien que dans les gentilhommières. Ceci grâce aux crochets porte broche prévus à cet effet sur les montants, situés par paire en position basse et en position haute, de façon à pouvoir régler à volonté la puissance de cuisson.
Enfin on observe, au sommet de ces chenets, deux bols qui avaient une fonction bien précise. On y faisait fondre le lard destiné à badigeonner les pièces de viande que l’on faisait ici patiemment rôtir.
Le doux fumet, la chaleur diffuse et la beauté des flammes nous apportent toujours autant de plaisir et de réconfort. Alors, franchissez le pas ! Cheminées et chenets sont là, qui vous tendent les bras.