D’origine médiévale et religieuse, le lutrin s’offrira à partir de La Renaissance une double vie. Tout en continuant de supporter les pesants recueils de chants liturgiques, le lutrin s’autorisera à sortir des églises pour accompagner les troubadours d Occitanie, chantres d’une autre manière d’aimer, la célèbre fine amor dont ils réjouiront les Cours princières du Midi de la France.
Lutrin de musicien en noyer – fin XVIIIᵉ siècle – Sud Ouest – [ME109]
Compte tenu de la hauteur de ce lutrin en noyer, il faut imaginer flûtistes et choristes suivant leur partition plutôt qu’un prêtre lisant son sermon. Ce lutrin à double pupitre relève ainsi du registre musical plutôt que du registre religieux. On notera que ce lutrin de la fin du XVIIIᵉ siècle, qui a pu accueillir les partitions de Lully aussi bien que celles de Mozart, bénéficie d’un parfait état de conservation. Son piétement en « racine » s’équilibre sur trois pieds disposés comme les racines d’un arbre. Ce pupitre double face est ajouré et pivotant, ce qui lui confère transparence et maniabilité. Élément inhabituel et appréciable, ce double pupitre repose sur une tablette en bois massif, ce qui garantit sa stabilité.
Dimensions
Hauteur : 167 cm, Largeur : 60 cm, Profondeur : 58 cm.
Référence : [ME109]