BAGAGE TEMPOREL ET CULTUREL
Si les voyages en Diligence sur les routes chaotiques d’autrefois nécessitaient de la robustesse pour les bagages ainsi bringuebalés, la guilde des coffretiers malletiers parvint dès La Renaissance à rivaliser d’ingéniosité pour leur adjoindre, dans le même temps, un aspect raffiné. De jolis coffrets de voyage firent dès lors leur apparition, ainsi qu’un grand nombre de malles, valises, sacs de voyages et autre boîtes à chapeaux. Toutes formes et variations fort bien restituées dans cette œuvre du peintre britannique Abraham Solomon intitulée : Départ de la Diligence « Biarritz ». Elle fut sa dernière toile peinte à Biarritz en 1862.
La magie des trésors d’Aux-Rois-Louis, c’est qu’ils nous permettent d’entrer dans l’imaginaire de l’époque au cours de laquelle ils furent façonnés. C’est particulièrement vrai avec ce coffret de voyage, finement ouvragé par la confrérie des coffretiers malletiers, qui nous transporte subtilement dans un XVIIIe siècle victorien et puritain. Voyager se faisait alors en diligence, sur des routes difficilement carrossables et au gré de haltes fréquentes pour ménager les voyageurs, les cochers et leur monture, à savoir de solides chevaux menés, dans les plus rudes épreuves, par des bœufs. Rappelons-nous que pour gravir certaines côtes redoutables, tous les voyageurs descendaient pour alléger la charge et, au besoin, pousser l’attelage, de toute leur force et leur courage.
Coffret de diligence en cuir et bois – XVIIIᵉ siècle – Île de France – [ME124]
On peut imaginer une lady des beaux quartiers, quittant son hôtel particulier pour un séjour en bord de mer, à l’arrivée des beaux jours. Relevant soigneusement sa jupe et ses jupons, elle monte à bord d’une diligence au bras de son père, et découvre à bord un galant homme, inconnu et charmant. Avant le départ, le cocher aura vérifié son attelage de six robustes chevaux et pris en charge les grosses malles qu’il aura bravement hissées sur le toit de la voiture hippomobile. Ce coffret de diligence du XVIIIe siècle, qui a pu assister à cette scène, est habillé à l’extérieur de cuir et bordé de laiton clouté. L’intérieur est tapissé d’un papier peint à la main, formant des motifs mouchetés. À l’origine, ce type de bagage était l’œuvre de la corporation des coffretiers malletiers, un corps de métier séparé des selliers harnacheurs au cours du XIVe siècle. La célèbre Maison Louis Vuitton est l’une des héritières de cette prestigieuse corporation des coffretiers malletiers, apparue en France avec la Renaissance.
Dimensions :
Longueur : 37 cm, Hauteur : 17 cm, Profondeur : 21cm
Référence : [ME124]