« L’art de la peinture », une œuvre à tiroirs
Les péripéties historiques de cette toile peinte par Vermeer au milieu du XVIIe siècle, perdue puis retrouvée cachée dans une mine de sel après la seconde guerre mondiale, sont tout aussi rocambolesques que sont mystérieux à nos yeux les messages subliminaux de chacun des éléments, pourtant savamment choisis par l’artiste. La scène représente une jeune femme baignée par la lumière du jour, les yeux mi-clos, en train de poser pour un peintre. Elle tient d’une main une trompette et de l’autre un livre de l’historien grec Thucydides. En toile de fond, une grande carte des Pays-Bas est accrochée au mur. La symbolique de cette œuvre, en son temps accessible à l’élite culturelle à laquelle elle s’adressait, a fait l’objet d’études approfondies qui peuvent nous éclairer. Le thème central est la reconnaissance de la peinture au rang d’art majeur. C’est bien « l’art de la peinture » qui est ici célébré. Si cela nous semble évident en regardant à présent le travail de perspectives et de clair obscur du fascinant Vermeer, il faut nous replonger dans le contexte qui vit naître cette toile dont Vermeer était très fier et qu’il conserva par devers lui jusqu’à son dernier souffle. Au XVIIe siècle, les discussions allaient bon train sur le statut à accorder aux maîtres peintres et sculpteurs. Étaient-ils de bons artisans ou pouvaient-ils prétendre au rang d’artistes ? La réponse de Vermeer, comme il s’efforce de le démontrer dans cette toile, est que la peinture est l’égale de toute autre forme d’art, puisqu’elle est capable de représenter les idées visuelles les plus créatives et de tromper l’œil par le truchement d’illusions de profondeur et de couleurs.
Pour ce qui concerne le lustre de milieu qui nous intéresse, les experts estiment que ce lustre représente le catholicisme, tandis que le manque de bougies est une référence à sa suppression par la foi protestante dominante. Cette absence de bougies serait donc une allégorie de l’étouffement du catholicisme au Pays Bas. Il faut savoir que Vermeer était l’un des rares catholiques parmi les peintres hollandais du siècle d’or, majoritairement protestants. Quand je vous dis qu’il s’agit d’une œuvre à tiroirs…
Pour aller plus loin, une étude magistrale de l’œuvre de Vermeer est consultable sur le site Internet du peintre et historien de l’art Jonathan Janson, Essential Vermeer : http://www.essentialvermeer.com/index.html
Lustre chandelier en bronze – Louis XIV – XVIIᵉ siècle – Quercy – [ME117]
Ce lustre chandelier en bronze présente l’avantage fort rare de n’avoir jamais été ni électrifié ni modifié d’aucune façon. Comme lors de sa conception au XVIIe siècle, il permet de s’éclairer aux chandelles, que l’on place dans les bougeoirs situés au sommet des quatre branches, et à l’huile de noix que l’on fait couler dans les burettes et qui se consume à l’aide de mèches. Une coupelle est prévue pour recueillir les débords d’huile de noix. On l’appelle lustre de milieu car en principe, il était placé au centre du plafond et entouré un peu plus bas, de part et d’autre, d’enfilades d’appliques murales. Celles-ci renvoyaient la lumière vers le centre de la pièce grâce à leurs supports façonnés en laiton bombé. Ce lustre en bronze a illuminé les douces soirées d’une famille fortunée, établie à l’orée du Grand Siècle dans une gentilhommière du Quercy. Il s’agit aujourd’hui de lui trouver un foyer qui saura apprécier son éclairage antique et romantique. C’est encore aux chandelles que ce lustre chandelier en bronze reste le plus authentique pour les dîners en amoureux.
Dimensions :
Hauteur : 52 cm, Diamètre : 46 cm
Référence : [ME117]