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La création du mobilier régional d'époque, une pièce en trois actes :
Le mobilier régional de la noblesse
En France, la deuxième moitié du XVIᵉ siècle fut marquée par huit guerres de religions entre catholiques et protestants, qui laissèrent le pays ruiné. Au XVIIᵉ siècle, sous l’impulsion du Roi Henri IV, le Royaume de France va se redresser et atteindre son apogée, économique et militaire. Son influence culturelle va s’étendre à travers toute l’Europe. C’est pourquoi on désigne à présent cette période sous le terme de Grand Siècle. Les élites vont alors aspirer à un nouvel art de vivre, luxueux et apaisé.
La noblesse va quitter les forteresses médiévales et faire édifier des châteaux joyaux dans lesquels les espaces à vivre seront plus intimes et la luminosité accrue grâce à l’ouverture de nombreuses fenêtres. Les murs vont s’habiller de boiseries murales, de tapisseries et de miroirs. Le meuble de rangement, qui autrefois se résumait au rude coffre, va laisser place à une nouveauté : la commode, qui l’est en effet qu’elle soit de forme tombeau, arbalète ou galbée. La table à tréteaux des châteaux d’autrefois devient table de réception monumentale où l’on s’attarde sur des sièges confortables, créés en nombre et variété : fauteuils à haut dossiers, chaises à la reine, bergères, cabriolets. L’armoire bien haute trône sur l’ensemble, fière du relief de ses panneaux polylobés et de sa corniche au vaste débord mouluré qui semble la couronner. Au détour de ces nobles demeures, on rencontre désormais par ailleurs des meubles dans les offices, les cuisines et les anti-chambres, c’est-à-dire les pièces annexes et domestiques, ainsi que dans les pavillons de chasse bâtis au fond des parcs. On peut citer à ce titre les tables d’office, tables de cellier, bahuts campagnards, gardes-manger, ainsi que les tables, armoires et buffets de chasse recouverts de plateaux de marbre sur lesquels on découpe le gibier. L’une des essences de bois alors privilégiée est le noyer, un bois d’œuvre hautement apprécié par les artisans menuisiers en meuble, tant pour sa fibre délicate que pour ses teintes variées.
Illustration du mobilier régional de la noblesse
Armoire lingère Louis XIII en noyer – XVIIᵉ siècle – Limousin
Cette armoire lingère du Limousin est représentative des prémices du mobilier régional qui fait son entrée dans les maisons nobles au début du XVIIᵉ siècle. Auparavant, on remisait le linge et les hardes dans des coffres. C’est un meuble fonctionnel, dont la seule audace stylistique s’exprime dans la moulure des panneaux, simplement dévolus à accrocher la lumière. À la même période, l’armoire, la table et quelques sièges viendront égayer l’intérieur des demeures des Seigneurs et des riches propriétaires implantés dans les Provinces de France.
Meuble présenté à titre d’exemple. Merci de contacter David au 06 78 92 61 98 si vous souhaitez qu’il vous propose des pièces similaires.
Le mobilier régional de la bourgeoisie
Ceux et celles qui contribuent à l’essor fulgurant du commerce et de l’industrie au XVIIᵉ siècle vont constituer une nouvelle classe sociale, celle de la bourgeoisie. Des comptoirs maritimes s’établissent dans les grandes villes portuaires françaises. Ces comptoirs ont besoin, pour construire et emplir leurs caravelles, de marchandises venues de l’intérieur des terres : bois, chanvre, textiles, armes blanches, armes à feu, vins, spiritueux, blé, farine, etc. En un temps record, cet appel d’air va constituer de nouvelles fortunes et susciter la construction d’hôtels particuliers et de gentilhommières. Ainsi le Sieur Jean de Bouilhac, médecin de Louis XV, fera-t-il bâtir au XVIIᵉ siècle à Montignac, ville où se situe aujourd’hui la Galerie vente Aux-Rois-Louis, l’hôtel de Bouilhac, inscrit à l’inventaire des monuments historiques.
Cette aspiration de la bourgeoisie à accéder au statut social de la noblesse se poursuivra tout au long du XVIIᵉ siècle. Dans cet esprit, ils agrémentent leurs intérieurs de nouveaux lieux à vivre, rivalisant de confort et d’intimité. Apparaissent les vestibules, salons, boudoirs, fumoirs, bureaux, qui nécessitent autant de meubles nouveaux. C’est à cette époque que l’on invente le canapé, le fauteuil indiscret, le confident, la duchesse, la duchesse brisée, le tabouret ainsi que bon nombre de chaises dont la chauffeuse utilisée à l’envers par les fumeurs, devant la cheminée. Dans les bureaux sont installés des tables à écrire, dérivées du bureau plat, des pupitres et des bureaux à pente dont l’intérieur est souvent architecturé en décor de théâtre ou en trompe-l’œil derrière lequel se dissimule une série de tiroirs et un compartiment secret. On y cache des mots doux aussi bien que de la « poudre de succession », nom donné au poison niché dans les bagues et discrètement déversé dans les verres lors des réceptions pour éliminer certains héritiers.
Illustration du mobilier régional de la bourgeoisie
Armoire Louis XIV en noyer – fin XVIIᵉ siècle – Périgord
Cette armoire à caisson, c’est-à-dire la partie inférieure qui reçoit les tiroirs, est un bel exemple de la transition entre l’austérité du style Louis XIII et l’exubérance du style Louis XIV. La volonté est ici d’afficher en sa demeure un meuble ostentatoire, à l’image du faste de Versailles initié par Louis XIV, le Roi Soleil. Ce type de mobilier couronne la réussite sociale d’une bourgeoisie qui a fait fortune et veut le faire savoir. Dans ce registre, on trouve également de gros bahuts, de grandes tables de réception, des dressoirs pour présenter la vaisselle de cuivre, d’étain et de poterie et des bahuts deux corps pour ranger les ustensiles de cuisine dans les offices.
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