Voici un mélard de forme globulaire, doté de son couvercle d’origine. Cette grosse jarre provient d’un centre potier d’Auvergne où elle fut montée à la main, au colombin, au cours du XIXe siècle. Elle eut pour fonction la conservation de vivres comme les farines de seigle ou de blé ou les viandes fumées ou salées.
Voici un mélard de forme globulaire, doté de son couvercle d’origine. Cette grosse jarre provient d’un centre potier d’Auvergne où elle fut montée à la main, au colombin, au cours du XIXe siècle. Elle eut pour fonction la conservation de vivres comme les farines de seigle ou de blé ou les viandes fumées ou salées.
Mélard à couvercle en terre vernissée – XIXᵉ siècle – Puy-de-Dôme – [PA076]

Ils sont fort rares ces fameux mélards auvergnats qui possèdent encore leur couvercle d’origine. Rappelons que les mélards sont de grandes jarres en terre cuite vernissée, utilisées jusqu’au XIXᵉ siècle pour stocker de l’huile de noix ou des vivres. L’huile de noix fut utilisée pour l’éclairage des maisons, principalement dans les régions de production comme l’Aquitaine, le Quercy et l’Auvergne, jusqu’à l’avènement de la fée électricité qui la supplantera dans tous les foyers au cours du XXᵉ siècle. Le mélard à couvercle que nous vous proposons ici, était utilisé pour plus spécialement pour réserver certains aliments à l’abri de la lumière, de l’humidité et des parasites, comme la farine de seigle ou de blé ou les viandes salées ou fumées. Le terme de mélard proviendrait d’ailleurs du fait qu’on pouvait y « mettre le lard ».

On observe, creusée à l’intérieur du col de ce mélard, une goulotte destinée à accueillir le couvercle façonné précisément sur mesure. Cette fermeture permettait de protéger les vivres du soleil et de l’humidité, ainsi que des insectes et des rongeurs.
On observe, creusée à l’intérieur du col de ce mélard, une goulotte destinée à accueillir le couvercle façonné précisément sur mesure. Cette fermeture permettait de protéger les vivres du soleil et de l’humidité, ainsi que des insectes et des rongeurs.
Tandis que la panse a été ornée de fines bandelettes, le couvercle présente quant à lui de subtils motifs tracés à la mollette. Autant d’expressions du goût artistique du maître potier auvergnat qui savait qu’une fois arrivée dans son foyer, cette magistrale pièce d’argile serait placée en vedette et dûment honorée.
Tandis que la panse a été ornée de fines bandelettes, le couvercle présente quant à lui de subtils motifs tracés à la mollette. Autant d’expressions du goût artistique du maître potier auvergnat qui savait qu’une fois arrivée dans son foyer, cette magistrale pièce d’argile serait placée en vedette et dûment honorée.

Dimensions
Hauteur : 45 cm sans couvercle, 52 cm avec couvercle, Diamètre : 43 cm.
Référence : [PA076]

Objet présenté à titre d’exemple. Merci de contacter David au 06 78 92 61 98 si vous souhaitez qu’il vous propose des pièces similaires.

Et si vous voulez pénétrer plus en profondeur dans l’imaginaire des potiers qui depuis le Néolithique malaxent, transforment et cuisent leur terre nourricière pour lui donner mille et une formes et glaçures selon la géologie de l’écorce terrestre offerte sous leur pieds, je vous invite à feuilleter le magnifique « Traité des arts céramiques » publiés en 1844 par Alexandre Brongniart. Naturaliste et géologue, cet éminent savant du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris fit le tour du monde et des archives pour retracer l’évolution des productions en terre crue puis cuite. Vous y trouverez notamment la description des atouts physiques et chimiques des kaolins des plaines de Limagne formées dans le Puy-de-Dôme, dont furent pétris ces fameux mélards, poteries géantes et pures prouesses techniques accomplies par des artisans d’exception.

« Il n’y a que quelques arts mécaniques, dont même les plus simples essais étaient entièrement inconnus aux premiers hommes, qui puissent donner des produits où la matière, presque nulle en valeur, acquiert par la main et le génie de l’homme un immense prix ; il y a telle grande pièce de Poterie qui a acquis par cette application de la science, du génie et de l’adresse, une valeur mille fois plus grande que celle de la matière qu’elle renferme. Ce sont là les remarquables caractères qui frappent dans les arts céramiques, et qui les distinguent au premier coup d’œil des autres arts. »

Extrait du Traité des arts céramiques d’Alexandre Brongniart, Chapitre Historique page 3.

Références

Alexandre Brongniart (1770-1847)
Géologue, botaniste et professeur de minéralogie au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, Alexandre Brongniart a été de 1800 à 1847 l’administrateur de la manufacture de porcelaine de Sèvres. On lui doit l’ouvrage de référence publié en 1844 :
Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie. [Volume 1]

Gustave Flaubert photographié par Étienne Carjat vers 1860
Gustave Flaubert photographié par Étienne Carjat vers 1860

Il est intéressant de rappeler que cet ouvrage de référence sur les arts céramiques que l’on doit à l’éminent géologue Alexandre Brongniart et qui fut publié en 1844, fut une source d’inspiration pour l’une des figures de proue de le littérature française. C’est en effet grâce à ce « Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie » que Gustave Flaubert s’est soigneusement documenté lors de la préparation de certaines scènes de « L’Éducation sentimentale ». Vous pouvez consulter ici la très belle étude menée à ce sujet par Biagio Magauda en 2021.

La « fabrique d’Arnoux » à Montataire dans L’Éducation sentimentale de Flaubert : les apports du Traité des arts céramiques et des poteries d’Alexandre Brongniart par Biagio Magaudda, 2021.

Grâce à ses travaux dans le bassin parisien, Alexandre Brongniart fonde la paléontologie stratigraphique française. Désormais les fossiles jouent un rôle de repère dans la chronologie relative des terrains sédimentaires.

Alexandre Brongniart est également l’auteur de l’ ouvrage majeur publié en 1829 :
Tableau des terrains qui composent l’écorce du globe. Essai sur la structure de la partie connue de la Terre.

Mélards

Ce mélard globulaire à bec pincé, de taille intermédiaire entre le grand mélard et la cruche à huile, était destiné à être suspendu. Son fond est pour cette raison bombé, pour assurer l’arrimage d’une corde sans angles vifs. Cette corde qui passait sous le fond était maintenue de bas en haut contre la panse de la poterie par une autre corde passant sous le col, évasé à cet effet. Le tout était suspendu sur une poutre de type solive. Ce mélard est recouvert d’une glaçure verte et d’une couverte au plomb, deux finitions destinées à lui conférer brillance et étanchéité. Son décor est constitué de bandes digitées. La façade est ornée d’un motif en croix placé sous le bec pincé. Ce bec ainsi réduit permettait d’obtenir un flux laminaire plus rapide et sans bavure.

Mélard globulaire à bec – XVIIIᵉ siècle – Puy de Dôme – [PA088]

Trois mélards orange, vert et jaune en terre cuite – XIXᵉ siècle – Puy-de-Dôme – [PA064 PA065 PA066]

Trois mélards orange, vert et jaune en terre cuite – XIXᵉ siècle – Puy-de-Dôme – [PA064 PA065 PA066]